Avant propos Chapitre I Sommaire Chapitre II

I- Quel est le phénomène responsable de la succession jour - nuit ?

 

1- La Terre est presque libre,...

La Terre est un solide (à peu de choses près !) en mouvement dans le vide (ou presque !). Elle n'est donc soumise à aucune force de contact de type réaction du support (comme un objet posé sur une table), force de frottement contre des solides ou des fluides,...

Les chocs qu'elle subit actuellement des quelques "grains" de matière rencontrés ont des directions aléatoires et ne sont pas suffisants pour modifier son mouvement. Elle est globalement neutre électriquement et possède un champ magnétique trop faible pour subir des forces d'origine électromagnétique.

 

En bref, la Terre serait parfaitement tranquille si elle n'était pas soumise à l'attraction gravitationnelle des autres astres.

 

2- les forces d'attraction gravitationnelles...

La gravitation est l'interaction la plus "faible" en physique. En physique classique, elle concerne tous les corps matériels (ayant donc une masse) et "lie" toute particule matérielle à toutes les autres particules de l'univers !

En effet, l'interaction gravitationnelle entre deux corps A et B de masse ma et mb, distants de d, se traduit par un ensemble de deux forces d'attraction opposées (même support, même valeur mais des directions opposées) ce qui respecte bien le sacro-saint principe de l'action et de la réaction.

 

Les forces de gravitation exercées par le corps A sur le corps B et par le corps B sur le corps A sont des forces opposées (même direction mais sens opposés), toujours attractives. La force est proportionnelle à chacune des masses et décroît rapidement avec la distance (lorsqu'on double la distance, la force est divisée par 4). Malgré cette décroissance rapide, sa portée est infinie et supplante, en général, à très grande distance, les autres types de forces.

 

Ces forces ont pour valeur commune : F= G x ma x mb / d2 .

La constante G, appelée constante de Newton, est une des grandes constantes de la physique et a pour valeur dans le système d'unités de mesure international (masses en kilogrammes, distances en mètres, forces en newtons) : G= 6,67. 10-11 (i.e. 0,0000000000667)

Exemple : pour deux corps de 1 kg placés à une distance de 1 m, la valeur de la force d'attraction est donc F=0,0000000000667 x 1 x 1 / 12 = 0,0000000000667 N (newtons). Cette attraction est sur Terre difficile à mettre en évidence puisque l'ensemble de tous les autres corps constituant le globe et tout ce qu'il supporte exerce dans le même temps sur chacun de ces deux corps un ensemble d'autres forces d'attraction que l'on appelle globalement le poids et dont la valeur est d'environ 10 N ! Sans parler bien sûr de toutes les autres forces qui peuvent intervenir et qui sont toutes bien plus importantes (y compris la résistance de l'air).

Ce qui est donc remarquable dans l'attraction gravitationnelle, c'est à la fois sa faiblesse (G est très petit), sa rapide décroissance avec la distance (en 1 / d2) et, toutefois, son champ d'action pratiquement illimité : la force d'attraction gravitationnelle exercée sur le système solaire par une étoile du centre de la galaxie est infinitésimale, c'est pourtant l'ensemble de ces forces qui explique que le système solaire reste lié à l'amas galactique !

 

3- ...entravent le mouvement de translation ;

Finalement, la Terre, dont la masse est évaluée à 6.1024 kg, est soumise à l'attraction de l'ensemble des corps de l'univers, et ceci d'autant plus qu'ils sont massifs et proches. Chacune de ces attractions se traduit par une force que l'on peut rapporter au centre de gravité du globe. Les plus importantes sont dues à la Lune et au Soleil, puis de manière de plus en plus faible aux planètes proches, aux planètes éloignées, aux astéroïdes, aux astres de notre Galaxie, aux autres galaxies...

Nous nous permettrons de négliger dans la suite toutes les attractions autres que celles de la Lune et du Soleil ; elles n'ont qu'un effet très minime, sans conséquences "visibles" sur les mouvements que nous allons décrire dans la suite, ou sensible seulement après des centaines d'années.

 

4- le mouvement de rotation est un mouvement circulaire uniforme (vitesse de rotation constante)

Les attractions gravitationnelles modifient le mouvement de translation de la Terre (nous en verrons les conséquences dans la suite). En revanche, aucun couple de forces ne modifie son mouvement de rotation. Lorsqu'on lance, par exemple, une boule de pétanque en lui imprimant un mouvement de rotation avant de la lâcher, son mouvement de translation suit les lois de la chute libre à cause de l'attraction terrestre mais elle conserve son mouvement de rotation, à vitesse constante, jusqu'au choc sur le sol.

 

La rotation du globe autour de son axe s'effectue donc à vitesse constante.

Ce mouvement de rotation est né des conditions de formation de la Terre et du mouvement moyen des blocs de matière qui se sont agglomérés et, une fois la "toupie" lancée, s'est poursuivi de manière uniforme en l'absence d'un couple de frottement ou de tout autre couple de forces (de très légères variations provenant des marées ont en réalité été mises en évidence, nous les "oublierons" bien vite !).

 

5- sens de la rotation de la Terre autour de son axe.

Le mouvement apparent du Soleil, bien connu de tous (?), s'effectue grossièrement d'Est en Ouest au cours de la journée, ce qui signifie que le mouvement réel de rotation de la Terre sur elle-même est en sens inverse, "d'ouest en Est", ce qui en général évoque bien peu de choses. La formulation suivante est moins ambiguë :

 

Si on regarde la Terre tourner en se plaçant "au-dessus" du pôle Nord, elle tourne dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

 

6- Période de rotation

La Terre fait un tour complet sur elle-même en... presque 24 h ! En réalité, sa période de rotation est de 23 h 56 mn 4,9 s. La Terre reprend donc une position identique par rapport à la "voûte céleste" toutes les 23 h 56 mn 4,9s. Si elle n'était pas animée d'un autre mouvement par rapport au Soleil, chaque point du globe repasserait dans la même position par rapport à la direction Terre - Soleil (notée T-S dans la suite) toutes les 23 h 56 mn 4,9 s, cette durée de la journée n'aurait pas manqué de conduire à une définition de l'heure plus pratique ! D'où proviennent donc les 4 mn supplémentaires de nos journées de 24 h ?

 

7- Origine de la différence de près de 4 mn entre dure moyenne du jour et période de rotation.

Anticipons un peu sur les explications du II : la Terre tourne autour du Soleil en 365 jours environ ! Ce mouvement a comme conséquence de changer la direction T-S de 1/365 ème de tour par jour (environ 1°) en moyenne. Supposons un instant que la lumière du Soleil devienne plus faible que celle de la Lune, nous permettant ainsi de voir les étoiles en plein jour ; une étoile quelconque visée dans un télescope fixe à un instant donné redeviendrait visible dans le télescope, dans une position identique à celle de la veille, toutes les 23 h 56 mn 4,9 s... alors qu'un télescope fixe visant le Soleil à un instant donné ne le viserait à nouveau que 24 h plus tard. On remarquerait d'ailleurs très bien le déplacement apparent du Soleil par rapport aux étoiles (ce type de manipulation est facile à réaliser dans un planétarium, pas dans la nature). Notre rythme de vie étant évidemment plus conditionné par l'alternance des jours et des nuits que par la position des étoiles, la période entre deux passages du Soleil dans le méridien (midis solaires) est à la base de notre décompte du temps en jours de 24 h.

La révolution de la Terre autour du Soleil "allongeant" de 4 mn la durée entre deux passages successifs du Soleil au-dessus d'un méridien, nous allons pouvoir en déduire le sens de rotation de la Terre autour du Soleil.

Vous pouvez "vivre" ce schéma en plaçant un objet quelconque au centre d'un cercle. En tournant sur vous-même sans vous déplacer, l'objet revient face à vous après un tour complet. En revanche, si vous tournez lentement autour de l'objet tout en tournant plus rapidement sur vous-même, il vous faudra un peu plus (respectivement un peu moins) d'un tour sur vous-même pour faire face à l'objet si les deux rotations sont de même sens (respectivement de sens inverses).

 

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